A la barre du SPITS, Sébastien De Roeck (1994), un agronome passionné de fermentation. A 22 ans, il sort diplômé de l’école d’agronomie à Ath, dans le Hainaut, puis à 25 ans, devient maître brasseur. Il n’a qu’une envie, monter sa propre brasserie en Wallonie picarde. Durant quelques années, il occupe plusieurs postes dans divers secteurs de l’agroalimentaire et consacre son temps libre à son hobby préféré, le brassage de la bière. Mais ce qui n’était qu’un hobby devint une révélation en 2018, lorsque le chantier naval de Péronnes, près de chez lui, cessa ses activités. C’est le déclic, un lieu unique pour y brasser une bière authentique. Déterminé à faire de cet endroit une brasserie, il quitte son emploie et entame un 4/5e dans la menuiserie de son père pour pouvoir se consacrer à une activité complémentaire de brasseur. En février 2020, SPITS BEER émerge. Durant les travaux d’aménagement du chantier naval, les premiers hectolitres sont produits dans une autre brasserie. La bière est produite dans un premier temps à l’Authentique brasserie à Blaton, puis Sébastien décide de brasser chez Brouwerij De Ranke à Dottignies en louant leurs installations.
« La bière est la meilleure carte de visite du brasseur. Dans le cas d’un agronome, c’est son ADN que vous y trouverez » Adepte de la relocalisation de l’alimentation, il est évident pour le brasseur de faire appel aux acteurs de proximité tels que les agriculteurs et houblonniers. Dans ce sens, 4 céréales issues du commerce local et équitable constituent la charpente de la SPITS BEER : L’orge, la céréale que l’on retrouve systématiquement dans toute la gamme et sous plusieurs formes, apporte les enzymes nécessaires au brassage. Les froments, constitués de variétés anciennes, offrent un goût plus prononcé de céréale et une bonne tenue de mousse. Le seigle, quant à lui, donne du corps et un profil épicé à la bière. Enfin, l’avoine donne beaucoup de rondeur et de douceur notamment dans la SPITS Brune. Dans ce même esprit, 4 houblons belges sont sélectionnés chaque année à la récolte pour s’accorder au mieux avec chaque bière.
En activité depuis 1850, le chantier naval de Péronnes réalisait jusqu’en 1928 des péniches en bois. Par la suite, il s’est spécialisé dans la réparation navale jusqu’à sa reprise en 2018 par Paul Bertrand, ancien patron de Cimescaut. Le chantier naval connait alors une métamorphose sans pareil pour devenir un pôle de loisir. Un immense travail commence pour restaurer les hangars étalés sur un site de 5ha au bord du Grand Large de Péronnes. Quatre futurs locataires se présentent avec leur activité en vue d’occuper les lieux : un karting électrique, une plaine de jeu, un golf virtuel, et une brasserie. Le chantier naval est au centre d’un vaste réseau de transport fluvial vieux de 2 siècles. Autrefois, les péniches chargées du charbon du Borinage traversaient la France via le Canal Mons-Condé et devaient payer des taxes importantes. Le Canal Pommeroeul-Antoing, long de 26km, fut construit pour éviter cette taxe. Il a laissé la place aujourd’hui au Canal Nimy-Blaton-Péronnes, capable d’accueillir des bateaux à plus grand tonnage. Ce canal fait aujourd’hui l’objet de projets d’aménagement et de restauration pour le tourisme fluvial et le développement de la nature.
